Mohamad HAYDOURA 28 ans, chercheur et docteur en électronique

Barbe bien taillée, coiffure soignée et tenue tirée à 4 épingles, Mohamad HAYDOURA n’a pas vraiment le physique du « Doc » dans « Retour vers le futur » ou du chercheur qui ne sort jamais de son labo. Pour autant, grâce à son travail et son génie, il invente lui aussi.
Et oui, car à peine 28 ans, le sujet de recherche de la thèse de Mohamad, soutenue le mois dernier à l’IUT de Saint-Brieuc, porte sur la création de nouveaux micro-composants. Ces derniers seront utilisés dans l’industrie des télécommunications.

Du Liban à la Bretagne

Après avoir obtenu un bac S au Liban, Mohamad décide de poursuivre son parcours universitaire par une Licence en Physique Générale au Liban. C’est en 2016 pour effectuer son master 1 et 2 en physique mécanique et d’instrumentation, qu’il met le cap sur la France, sur Brest plus exactement. Au Liban, pays francophone, ses cours de maths, physiques et chimie se déroulaient en français, ce qui a grandement facilité l’apprentissage de la langue.

Après avoir passé deux années à la pointe de la Bretagne, Mohamad effectue son stage de fin d’étude à l’IUT de Saint-Brieuc, sur la caractérisation des céramiques et des couches minces (d’épaisseur de quelques dixièmes de micromètres). Il intègre le département de Science et Génie des Matériaux. Une véritable aubaine pour lui, mais aussi pour l’établissement. Il y découvre des équipements de pointe, une équipe d’enseignants et de chercheurs à son écoute ainsi que la ville de Saint-Brieuc.

 

La recherche, une histoire de famille

 

 

A l’issue de son stage de fin d’études, qui se déroule particulièrement bien, l’IUT de Saint-Brieuc et l’Université de Rennes 1 publient une offre de thèse dont la mission est de créer des composants micro-électroniques.

Mohamad postule et découvre un nouvel univers, celui de la recherche. En plus de la satisfaction de contribuer à la création de nouveaux composants pour le monde de demain, la symbolique est grande pour le jeune homme de 25 ans. En effet, dans les années 1980, son père qui enseigne la littérature arabe au Liban, a lui aussi effectué une thèse en France.

La boucle est bouclée.

Un soutien des pouvoirs publics

Mohamad, comme la majorité des universitaires, a pu réaliser son rêve de faire de la Recherche grâce aux soutiens financiers des pouvoirs publics. Sans un coup de pouce des institutions, ce projet n’aurait pas pu voir le jour.

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le Département des Côtes d’Armor ainsi que Saint-Brieuc Armor Agglomération ont financé son contrat doctoral et accompagné sa recherche à Saint-Brieuc.

Toujours plus de miniaturisation

Avec le développement des techniques de communication et des appareils connectés, l’industrie a de plus en plus besoin de dispositifs miniatures et notamment d’antennes. Mohamad a alors durant 3 ans travaillé sur le cycle de vie de micro-composants. L’enjeu de sa recherche était d’utiliser de nouveaux matériaux, pouvant être une alternative à ceux actuellement utilisés.

Ses années de recherche ont abouti à la création de nouvelles antennes faites en céramique, qui limite la perte d’énergie. Ces dispositifs peuvent aussi être reconfigurables, modulables pour une durée de vie maximale.

Le fruit de ces trois années de travail tient au creux de la main. Il pourrait bientôt faire partie de nos objets du quotidien, de nos ordinateurs, téléphones portables, réfrigérateurs, voitures ou tout autres objets connectés…

Un emploi dès la sortie de thèse

Après ses travaux sur les micro-composants, Mohamad s’est vu proposé un poste de post-doctorant, d’une durée de 1 an, dans un laboratoire à Nantes Université (IMN). Il travaillera de nouveau dans l’univers du « minuscule », plus exactement sur de petits dispositifs mémoires, comme les micro-cartes SD.

Une fois de plus, son travail servira à l’industrie, à nous tous. Car c’est avant tout le rôle de la recherche de pouvoir répondre aux besoins du monde de demain.